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Journal | Avril 2021

samedi 10 avril 2021, par LR

 
  • mardi 6,
Le chant des baleines
Le chant des baleines

Le chant des baleines, roman graphique d’Edmond Baudoin, 2005, Dupuis, coll. Aire Libre

Nouvelle plongée dans l’univers poétique de Baudoin, une écriture sublimée par le trait, dans la lignée des Essuie-glaces (ce récit auto-biographico-fictif le précède plus exactement), à la recherche de la musique intime de chacun dans les paysages canadiens, et la curieuse rencontre avec le destin...

 

 
  • mercredi 7,
En thérapie
En thérapie

En thérapie, série de Olivier Nakache, Eric Toledano et Laetitia Gonzalez, 2021-en cours

Malgré le cadre glissant voire facilement scabreux — les attentats de novembre 2015 et la psychanalyse — cette série aborde avec maestria les états d’âmes des différents personnages, chacun avec sa propre histoire, son propre vécu, sa propre sensibilité, tous pris dans le tourbillon tourmenté de cette période étrange que nous partageons, cette atmosphère particulière qui a envahi le quotidien, la peur de l’avenir, de ce qui ne peut se maîtriser, la mort, la vie... Je me suis vite prise d’affection pour les personnages, et il faut reconnaître que celui du psy, aussi, fait du bien, par le savoir-faire professionnel qui nous est montré mais aussi son humanité, ses doutes et ses faiblesses. Une série forte, pas toujours facile à regarder, mais qui vaut assurément un détour.
Attention : les épisodes faisant entre 20 et 25 minutes, le piège du « lire l’épisode suivant » est redoutable ! ;)

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  • vendredi 9,
Les mondes d'Ursula K. Le Guin Worlds of Ursula K. Le Guin
Les mondes d’Ursula K. Le Guin Worlds of Ursula K. Le Guin

Les mondes d’Ursula K. Le Guin Worlds of Ursula K. Le Guin, film documentaire d’Arwen Curry, 2018

Vu aux Utopiales 2018, l’envie d’y retourner après avoir un peu plus lu Ursula K. Le Guin... Un documentaire remarquable, une heure aux côtés de cette personne qui a passé son existence les deux pieds dans la vie tout en développant un regard doux mais clairvoyant sur le monde, depuis les étoiles qu’elle nous (en tous cas me, mais je ne crois pas trop m’avancer) met dans les yeux et les graines de la réflexion dans les esprits. Grand plaisir.

À voir...

 

 
  • samedi 10,
Wallander
Wallander

Wallander, série de Richard McBrien et Richard Cottan, adaptée des romans de Henning Mankell, 2008-2016 (4 saisons)

Les enquêtes bien sombres d’un inspecteur dépressif incarné par un Kenneth Branagh particulièrement juste aux prises avec un monde tourmenté (ceci expliquant sans doute cela), dans la douceur des paysages de Scanie, au sud de la Suède (commune d’Ystad exactement). Ses difficultés à sortir la tête hors de l’eau le temps de retrouver des repères, sa famille, les rapports avec ses collègues avant de retomber dans les doutes, le sentiment d’impuissance. Ce n’est pas tant pour la qualité d’écriture des enquêtes, vite éventées, mais pour les interactions entre les personnages plongés dans ces décors que la série tire tout son intérêt. Un ensemble de personnages bien caractérisés, un « anti-héros » sensible et humain. Jusqu’à la fin. Pour ça et pour les paysages de Scanie, qui font du bien. =)

 

Les dépossédés The Dispossessed
Les dépossédés The Dispossessed

Les dépossédés The Dispossessed, roman d’Ursula K. Le Guin, 1974, 2014 dans la présente édition traduite par Henry-Luc Planchat, Le Livre de Poche

Changement de monde, dans la continuité, un nouveau livre que je voulais aborder depuis longtemps... même relâchement chaleureux dans un plaisir de lecture cotonneux... entre envie de faire durer et perspective de la pile de ce genre de lecture qui m’attend encore.
Deux planètes sœurs... Une planète et sa lune, les attributions dépendant bien sûr de l’astre sur lequel on se situe.
Sur l’un, une société hyper-capitaliste fondée sur les jeux de pouvoirs et la possession. Sur l’autre, colonisée presque deux siècles auparavant par un mouvement dissident motivé par une démarche utopiste, une société anarchiste, libre et sans argent. Shevek, scientifique reconnu sur les deux mondes profite de sa renommée pour quitter Anarres, la planète anarchiste où il a grandi, et reprendre contact avec Urras, les deux sociétés ayant évolué parallèlement quasiment sans contact depuis ces deux siècles. Sur un rythme très binaire, notre exploration suit les yeux de Shevek, un chapitre sur Urras qu’il tente de découvrir, un chapitre sur Anarres au gré de ses souvenirs. Liberté, libre-arbitre, lois écrites ou usages, enfermement dans les idéologies, bureaucratie... Loin de tout manichéisme comme à son habitude, Ursula K. Le Guin nous prête son regard pour une analyse fine et subtile... et que c’est bon !!! Un très grand livre.

Des biscuits

 

L'ultime souper The Last Supper
L’ultime souper The Last Supper

L’ultime souper The Last Supper, film de Stacy Title, 1996

Je me rappelle l’avoir vu à sa sortie... je l’avais même amalgamé dans mes souvenirs avec Petits meurtres entre amis (sorti et vu, lui, en 1995), reconstituant finalement un film fantasmé reprenant le meilleur des deux : une comédie anglaise avec la grande colloc’ et tout de même un peu de raffinement (et quelques bourdes) avec cette idée fabuleuse du « et si tu rencontrais Hitler dans les années 20, est-ce que tu l’aurais tué, sachant ce qu’il allait devenir et faire », les plants de tomates dans le jardin, Ewan McGregor, Christopher Eccleston, et Ron Perlman en M. Loyal final de toute cette farce macabre... et franchement c’était un super film ! Puis j’ai revu Petits meurtres entre amis et j’ai compris que j’avais fait du mélange, puis je me suis dit qu’il me faudrait revoir aussi L’ultime souper, donc... Parfois il vaut mieux rester sur ses fantasmes ^_^ ; une bonne idée de base mais que de lourdeur !!
Néanmoins divertissant, ou pour picorer quelques éléments et se faire son propre film ; si vous cherchez un bon film pour ce soir, il y en a plein ! passez donc votre chemin sur celui-ci :p

 

 
  • dimanche 11,
Your name Kimi no Na wa
Your name Kimi no Na wa

Your name Kimi no Na wa, film de Makoto Shinkai, 2016

De très belles idées, une belle histoire, poétique et aussi un peu philosophique, rapport à l’autre, rapport au temps, regrets, empruntant les chemins du rêve... et pourtant, à mon sens, à force de tisser des liens, ceux-ci finissent par se nouer en une pelote maladroite dont finalement pas grand chose ne me marquera, et j’en suis la première déçue. Sympa, agréable, un bon moment, vite oublié.

 

 
  • vendredi 16,
Bron | Broen
Bron | Broen

Bron|Broen, série de Hans Rosenfeldt, Björn Stein, Henrik Georgsson... , 2011 (4 saisons)

Maintenant que j’ai mis mon nez dans les replays d’Arte.tv... et peut-être en carence de langues nordiques, aussi. Une surprenante équipe d’enquêteurs liée par un pont, celui de l’Øresund, et des crimes du ressort conjoint des polices danoise et suédoise, entre Copenhague et Malmö, chapeautée par deux flics, un nounours sensible et empathique côté danois, une technicienne Asperger qui se raccroche au contrôle comme à une bouée pour taire ses émotions côté suédois, des situations cocasses, drôles, tendres ou graves, un éventail de personnalités et de bribes d’histoires individuelles apportant à l’histoire la richesse de personnages attachants. Voilà le cadre de Bron.

Je dois préciser n’avoir pour le moment eu accès qu’aux deux premières saisons, sur quatre.
Dans chacune de ces deux premières saisons, une trame de terrorisme écologiste dont nos enquêteurs dénouent patiemment, une fois encore, les fils... Haletante jusqu’au septième épisode, où j’avoue avoir été déconcertée par le brusque changement de cap (presque à croire que le scénario original s’était concrétisé en moins d’épisodes que prévu, obligeant alors à combler jusqu’au dixième — juste une impression, puisque les éléments finaux sont présents dès le début), la série suit un schéma qu’on retrouve dans la deuxième saison (que je trouve cependant meilleure en terme d’histoire et majeure dans l’évolution des personnages), comme chaque épisode, qui suit une architecture bien marquée dont le spectateur (en tous cas moi) peut rapidement devenir le pantin avide là encore de cliquer sur « épisode suivant » (sauf que là chacun dure une heure, fâcheux piège nocturne ;) ). Démonstration formelle des manipulations dont nous nous rendons les victimes dans l’opposition entre raison et passion comme moteurs de nos actions, dont sont aussi victimes par ailleurs chacun de nos héros ?
Sur cette thématique, personne ne peut rivaliser avec Kubrick, je suis désolée 0=)
C’est donc un sentiment partagé que me laisse cette expérience : une énorme affection pour les personnages, leurs évolutions et l’univers déployé, et beaucoup plus de réserves sur la surcouche scénaristique de chacune de ces deux saisons, finalement bien ficelée mais manquant à mon sens de finesse quant à la réflexion sous-jacente. Mais peut-être cela est-il différent dans les deux saisons suivantes, et comme je suis un être parfaitement irrationnel malgré les apparences [1], j’aurai bien plaisir à vérifier dès que j’en aurai l’occasion (non ce n’est pas du tout une conséquence du conditionnement induit par cette série, pas du tout).
Mention spéciale pour l’équipe maquillage, les intestins semblent plus vrais que nature : aux personnes plus particulièrement sensibles aux images, certaines d’entre elles sont assez... crues (+scènes de violence).
Addict.

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  • samedi 17, l’eau, l’air, la vie
Swiss Army Man
Swiss Army Man

Swiss Army Man, film de Daniel Scheinert et Dan Kwan, 2016

De Swiss Army Man, je ne connaissais que les vagues échos qui étaient parvenus à mes oreilles, allant de « c’est glauque » à « c’est spécial » en passant par « particulier mais marrant » et « super ». Ça, l’affiche ici représentée et ce titre sibyllin.
Alors en effet, à première vue et ouïe, oui, ça peut paraître particulier ET glauque ET marrant à la fois... Pour ceux qui n’auront pas vu, une sorte de rapport au corps façon La grande bouffe, une étape après, et cette fois-ci au service de l’espoir...
Sur le fil tendu entre farce grotesque et tendresse, le film sait garder l’équilibre et sa légèreté malgré la profondeur du propos. Un naufragé trentenaire sur une plage déserte est sauvé du suicide par l’échouage du corps d’un homme de son âge. Revigoré par la présence d’un autre, quelqu’un sur qui (et éventuellement pour qui) compter, le duo reprend le chemin à la recherche de la civilisation, et à la recherche de la raison et du plaisir de vivre. En plus, le compagnon nouvellement arrivé dispose de super-pouvoirs.
Servi par un duo d’acteurs justes, dans le décalage, j’ai suivi l’épopée avec grand plaisir. Le grotesque ici tourne à la poésie (comme quoi Cioran n’a pas toujours raison), et l’humour permet d’apporter la distance utile à la thématique du fond, et je trouve que c’est très réussi ! Une belle surprise, Swiss Army Man, ça se déguise sous du glauque un peu spécial, mais c’est drôle et vraiment super.

 

 
  • mardi 20,
The Other Man
The Other Man

The Other Man, film de Richard Eyre, 2009

J’avoue avoir été assez déconcertée lors des premières vingt minutes du visionnage de The Other Man, tant la platitude du rythme, l’ennui et le comportement basique du personnage incarné par Liam Neeson sont outrés sans pour autant atteindre l’humour volontaire d’une farce ni involontaire d’un nanard. Et puis il y avait ce je ne sais quoi, comme une pièce d’un puzzle qui manquait. Le grand écran manque indéniablement, mais il y a parfois du bon à regarder des films sur le petit, et pouvoir à tout moment revenir en arrière. Des fois ça évite de passer à côté d’un bon film. Pas un grand film non plus, mais un véritable bon film, qui mérite à mon sens bien meilleur accueil que les notes reçues sur SensCritique, IMDb, Rotten Tomatoes ou ailleurs... Parce que l’auteur du film (à la fois réalisateur et scénariste) se joue de nous, spectateurs, en nous faisant, par le découpage, le montage, la perception du temps qu’ils induisent, ressentir le blackout, le déni, la colère, la dépression, puis l’acceptation... le deuil d’un amour, la relecture d’une même histoire vue d’un angle différent — faisant écho au découpage du film, fond forme toussa toussa. Une « enquête » bien vite éventée, certes, mais l’effet ne résume pas le film, qui ne s’arrête pas là. Sans plus en dévoiler, une histoire d’amour, d’amours, enfin sublimée, au sens de ce que l’on pourrait appeler l’Amour, inconditionnel, malgré les médiocrités et difficultés de chacun à exister. Alors oui, ça ne se prête pas forcément très bien au format cinéma... oh et puis après tout pourquoi pas !? En tous cas, moi j’ai beaucoup aimé, et vous invite à découvrir ce film en espérant que ces quelques clés vous aideront à l’apprécier.

 

 
  • vendredi 23,
W ou le souvenir d'enfance
W ou le souvenir d’enfance

W ou le souvenir d’enfance, récit(s) de Georges Perec, 1975, L’Imaginaire Gallimard

Depuis le temps qu’il fait son intéressant sur ma table de nuit çui-ci...

Georges Perec alterne ici deux récits, chapitre après chapitre, tantôt les souvenirs parcellaires de son enfance pendant l’occupation nazie, faisant directement écho aux sources de La Disparition, le livre s’ouvrant sur la dédicace « pour E », tantôt le récit fictif au départ aventureux puis rapidement documentaire d’une île, W (oui, comme la pièce d’un puzzle croisé dans La vie mode d’emploi — si vous ne l’avez encore lu, courez, c’est un voyage immanquable qui vous fera découvrir à la fois des paysages étendus et profonds, de toutes petites choses, un livre univers !!! — la vie de Perec serait-elle un puzzle ? uniquement Perec... ?), l’île de W donc, dont la société s’organise selon les principes de l’olympisme et du sport : la compétition, la quête de la perfection, l’élitisme, tout ce fonctionnement étant basé sur le sport, et uniquement le sport. Sorte d’Utopie qui fait autant envie que celle de Thomas More...
Un récit retravaillé d’après une histoire imaginée à ce qui fut peut-être la période entre les dernières heures restantes de cette enfance-là et l’âge adulte.
Surprenante et curieuse, au sens positif avec lequel j’emploie ce terme, l’oscillation de ce rythme à deux temps semble un peu boiteuse, rien ne semblant relier les souvenirs et W, poussant la lectrice que je suis à s’interroger sur les raisons de cet apparent parallélisme. Apparent seulement, bien sûr, la convergence se révélant progressivement jusqu’à l’évidence pressentie, la dernière pièce de ce puzzle-là, clé de l’image finale.
Georges Perec

 

 
  • samedi 24,
The Queen's Gambit Le jeu de la Dame
The Queen’s Gambit Le jeu de la Dame

The Queen’s Gambit Le jeu de la Dame, série de Scott Frank et Allan Scott, 2020 (1 saison)

Le parcours ascensionnel d’une très jeune fille, puis jeune femme, dans le monde des échecs, de sa séparation violente avec une mère mathématicienne trop intelligente pour son époque et son arrivée abrupte dans un orphelinat où elle découvre ce jeu, s’y raccroche comme une bouée, une évidence, obsessionnellement, jusqu’à la plus haute marche atteignable dans un monde entièrement masculin. Une traversée des années 50, 60 et 70 dans leurs aspects sociétaux et vestimentaires, de très belles couleurs, des rencontres intéressantes et un propos raccord avec les problématiques les plus actuelles. Le portrait, aussi, d’une fille trop maligne et sensible pour la réalité qu’elle expérimente ; la fuite, par où elle peut.
Des effets visuels trop présents à mon goût (fait-on si peu confiance en la capacité d’abstraction du spectateur pour lui infliger les mouvements de pièces d’un jeu en trois dimensions collé au plafond avec force d’effets sonores sensés impressionner le quidam ?), une facilité assez peu crédible (sans dévaluer celles de l’héroïne, je parierais que dans une réalité alternative plus proche de la nôtre elle aurait tout de même connu plus d’embûches sur son chemin...), un monde un peu trop lustré, manquant un peu de profondeur, peut-être sont pour moi les points faibles qui m’ont fait lever ici ou là un sourcil. Je reste plus impressionnée par l’écriture de Stefan Zweig dans son Joueur d’échecs, à la fois beaucoup plus sobre et beaucoup plus tourbillonnante, enivrante que tous les effets spéciaux du monde (lecture, au passage, que je recommande chaudement si vous ne l’avez encore lu !!!).
Mais par ailleurs, la sympathie pour les personnages, leurs relations, la traversée des époques, l’addiction aux échecs eux-mêmes, en ont fait une expérience pour moi très agréable à regarder, au point que si jamais une seconde saison pointait, je la regarderais avec plaisir =)

 

 
  • dimanche 25,
His Dark Materials : à la croisée des mondes
His Dark Materials : à la croisée des mondes

His Dark Materials : à la croisée des mondes, série de Jack Thorne, 2019 (2 saisons)

Adaptation de la série de romans fantasy, pas lu mais dont j’avais vaguement entendu parler, la série s’adresse clairement à un jeune public (pré-ado ?) dont je ne fais clairement plus partie. Un peu manichéen sur les bords, de lourds secrets révélés, un schéma assez peu subtil, mais par ailleurs des points intéressants abordés, comme le lien humain-animal, élasticité des potentialités, identité, rites de passage, manipulation et utilisation d’êtres vivants pour des expériences... que j’aurais aimé voir traités de façon moins juvénile, mais il faut aussi accepter que tous les programmes ne sont pas « calibrés » spécialement pour moi, encore heureux. En fait, c’est peut-être ça qui me gêne le plus : pas que ça ne me corresponde pas, mais qu’il s’agisse d’un programme clairement calibré, « marketé » pour un public précis.
Pas désagréable cependant, ça cale un dimanche pluvieux.

 

 
  • mercredi 28,
Théodore Poussin T.1
Théodore Poussin T.1
Théodore Poussin Intégrale 4, récits complets
Théodore Poussin Intégrale 4, récits complets

Théodore Poussin, série de BD de Frank Le Gall, 1987-2018 (13 tomes à ce jour)

Un prénom, des aventures, une curiosité, un rendez-vous préalablement manqué qu’il était temps d’honorer... =)
Théodore Poussin, c’est un jeune homme au départ voué à une carrière dans la marine marchande, mais dans les bureaux, jusqu’à ce que... le destin ? en décide autrement. Aventurier non colonialiste à l’époque même du colonialisme, des péripéties à la ligne claire assez sympathiques. Curieusement, j’ai été le plus touchée par le seul épisode qui se situe chez lui, pendant son enfance rêveuse, La vallée des roses, que je trouve particulièrement sensible et abouti.
Pas une série qui chamboule ma vision de la BD, mais je suis contente de l’avoir enfin découverte.

 

 
  • vendredi 30,
Dark
Dark

Dark, série de Baran bo Odar et Jantje Friese, 2017 (3 saisons)

À préciser que pour l’instant je n’ai visionné que la première saison.
D’étranges phénomènes à proximité d’une centrale nucléaire amènent les habitants d’une petite ville à d’étonnants voyages entre 2019, 1986, 1953 et même avant sur un cycle de 33 ans.
Souvent rapprochée de Stranger things, sans doute par le retour en force des années 80, je n’ai pu m’empêcher pour ma part de penser à Twin Peaks : les entremêlements de vies des habitants d’une petite bourgade au fil des générations, des disparitions, une bonne dose de surnaturel (avec tout de même un rapport avec l’énergie nucléaire et la méfiance qu’elle suscite), le rapport au double, une symbolique mystérieuse...
Voyage dans le temps traité assez magistralement ; interrogations sur notre capacité à apprendre du passé ou sans cesse renouveler les mêmes schémas de façon cyclique. Le scénario joue avec les paradoxes (du grand-père et de prédestination, les grands classiques du genre) et s’en joue, les personnages et l’esthétique générale sont très travaillés, y ajoutant poésie et symbolisme qui servent l’ensemble plutôt brillamment. Mon esprit se heurte juste dans cette histoire qui concerne pourtant toute une bourgade au fait qu’elle tourne autour des cinq mêmes familles, ça fait un peu consanguin... une simplification rendue nécessaire sans doute pour la lisibilité et la compréhensibilité, le scénario donnant déjà largement du grain à moudre.
Réellement captivante, cette série joue aussi avec le temps du spectateur qui file en un clin d’oeil... vite vite vite ! la suite !!!

 


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