Accueil > Colportage de rêve > Lu, vu, entendu, visité > Journal | Janvier 2023

Journal | Janvier 2023

jeudi 9 mars 2023, par LR

 
  • dimanche 1er,
Enola Holmes
Enola Holmes
Enola Holmes 2
Enola Holmes 2

Enora Holmes (1 et 2), films de Harry Bradbeer, 2020, 2022

Dans le confort d’un canapé et à la chaleur d’un poêle, d’un plaid et surtout de quelques amis, ça sauve tout ! ;)

 

Demi-Sang Les Ogres-Dieux T.2
Demi-Sang Les Ogres-Dieux T.2

Demi-Sang Les Ogres-Dieux T.2, bande dessinée de Bertrand Gatignol et Hubert, Éditions Soleil, 2016

La Comédie Humaine chez les Ogres continue, dans le très beau noir et blanc d’Hubert, reprenant la même histoire qu’au premier tome, ici par le regard de Yori, et la vengeance d’un bâtard rejeté qui parvient malgré tout à se hisser à la hauteur de ceux qui l’ont renié ; à quel prix ? Narration croisée (quitte à retrouver des planches complètes lorsque l’histoire de Petit (1er tome) et celle-ci se rencontrent) qui me donne envie de me plonger plus avant dans les méandres des motivations individuelles qui donnent au tableau d’origine toute sa profondeur. À suivre !!!

 

 
  • mardi 3,
Un bonheur insoutenable (A Perfect Day)
Un bonheur insoutenable (A Perfect Day)

Un bonheur insoutenable (A Perfect Day), roman de Ira Levin, Éditions J’ai Lu / Nouveaux Millénaires, 1970, 2018 pour la présente édition dans la traduction de Sébastien Guillot

Au moment de le retrouver sur le site des éditions Nouveaux Millénaires, ou J’ai lu, le titre a disparu, en arrêt de commercialisation. A-t-il trop vieilli ? Est-il trop actuel ? Le roman a vieilli en effet, et pas de la meilleure façon, la réalité technique ayant en effet largement surpassé la projection supposée d’une future société de contrôle proche des théorisations de Michel Foucault, sans que j’arrive sans une étude approfondie à déterminer une chronologie entre la pensée foucaldienne et le roman (mais qui de toute façon précède la reprise par Deleuze). Le contrôle de notre présent est à la fois beaucoup plus subtil et insidieux, reposant à la fois sur la puissance de la technologie et sur les aspects psychologiques tels que le rapport à la norme, le sous-jacent contrôle par les pairs, la dépersonnalisation, la béatitude innocente par l’abrutissement psychique et culturel, et c’est par ces aspects plus précisément que je trouve que le roman tape dans le mille. Bien plus que par tout gadget technologique, la psychologie sociale peut être un outil redoutable. Par ailleurs, le glas pré-établi d’un âge fatal calculé en fonction d’une optimisation du rapport travail fourni / ressources utilisées résonne d’une façon glaçante avec l’actualité. Nous ne sommes pas ici dans une sf de prospective scientifique, mais dans une satyre d’une dérive sociale pressentie, une expérience de pensée, certes à gros traits, mais des traits tout de même aptes à donner froid dans le dos par leur proximité à la réalité que nous connaissons aujourd’hui.
La lecture n’est pas non plus donnée, l’histoire ne semblant pas avancer franchement avant les 2/3 voire les 3/4 du bouquin. Pas un « page-turner » donc, mais je ne crois pas que cela soit gratuit non plus, l’histoire s’engluant de la même façon que le personnage que nous suivons, peinant à sortir de la torpeur imposée. Et ce n’est qu’à force de volonté que personnage comme lecteur parviendront à suivre les avancées de l’intrigue. Une véritable expérience de lecture donc, qui pour moi vaut largement la peine qu’on veut bien s’en donner, puisque oui, à l’inverse du discours de plus en plus commun qui enjoint à se laisser happer par la facilité, il est sûrement des choses qui vaillent qu’on s’en donne la peine.

 

 
  • vendredi 6,
Les Banshees d'Inisherin
Les Banshees d’Inisherin

Les Banshees d’Inisherin, film de Martin McDonagh, 2022

Par certains aspects un (très) beau film, par d’autres la sensation d’être passée à côté du propos même de son histoire, par méconnaissance du folklore irlandais et de l’histoire des guerres internes et fratricides. Car au-delà d’une description de l’âpreté de la vie d’iliens à quelques encablures de la grande île, au-delà du constat de la vacuité de la vie (bien qu’à mon sens les relations humaines contribuent au contraire à la remplir), l’impression d’arriver au seuil d’une parabole dont je n’ai pas les clés, et donc profiter de l’horreur absurde pour par grand chose...

 

 
  • samedi 7,
Les chefs d'œuvre de Lovecraft : L'Appel de Chtulhu (Cthulhu no Yobigoe : Lovecraft Kkessakushū)
Les chefs d’œuvre de Lovecraft : L’Appel de Chtulhu (Cthulhu no Yobigoe : Lovecraft Kkessakushū)

Les chefs d’œuvre de Lovecraft : L’Appel de Chtulhu (Cthulhu no Yobigoe : Lovecraft Kkessakushū), manga de Gou Tanabe, d’après H.P. Lovecraft, Ki-oon, 2019

Une lecture sympathique (l’adaptation, sans me paraître extraordinaire, semble éviter les principaux écueils, au risque peut-être de trop simplifier et manquer d’un soupçon de profondeur ?) qui me conforte encore plus dans l’envie qui me titille depuis déjà pas mal de temps à me plonger dans les écrits de Lovecraft. reste à trouver ce temps, et l’humeur prompte à fréquenter la folie à l’écoute des Grands Anciens.

 

 
The Shining (vu par Laurent Durieux)
The Shining (vu par Laurent Durieux)

The Shining, film de Stanley Kubrick, 1980

Toujours dans mon *Top 10* ;) il m’est pourtant inconfortable de parler ici de ce film maintes et maintes fois critiqué, analysé, sans avoir l’impression de remâcher éternellement le même casse-croûte. Sinon dire que j’aime le cinéma de Kubrick (ô surprise), sa rigueur formelle au service de la recherche des points de bascule où la raison cède à la folie. Au sein d’un individu, d’une famille, ou d’un peuple tout entier. La fascination pour le huis-clos dans les grands espaces (intérieurs et extérieurs) : se sentir perdu dans l’immensité. Interroger le lourd héritage américain (facilement transcriptible aux autres pays coloniaux) du colonialisme, malgré sa construction particulière, par la spécificité de sa construction particulière, dans le sang des peuples autochtones et des déplacés par le commerce triangulaire ; le « comment faire avec » d’une société, face à tous ces crimes, qui se poursuivent encore aujourd’hui. La paix des consciences n’est pas encore, semble-t-il, pour tout de suite.

 

Le langage de la nuit Essais sur la science-fiction et la fantasy (The Language of the Night : Essays on Fantasy and Science Fiction)
Le langage de la nuit Essais sur la science-fiction et la fantasy (The Language of the Night : Essays on Fantasy and Science Fiction)

Le langage de la nuit Essais sur la science-fiction et la fantasy (The Language of the Night : Essays on Fantasy and Science Fiction), essais d’Ursula K. Le Guin, 1979, 2016 pour la présente traduction de Francis Guévremont, Aux Forges de Vulcain

Au fil de plusieurs textes, Ursula K. Le Guin fait ici le lien entre rêve et réalité(s), et parcourt le chemin de l’imaginaire, comme le font tous les rêveurs, du fond de leur lit ou regardant par la fenêtre, et comme le font aussi ces personnes qui relatent leurs voyages d’autres mondes, qu’ils y aient rencontré des monstres fabuleux ou des vaisseaux spectaculaires. Comment les portes s’ouvrent-elles pour les inviter à de telles explorations de mondes qui semblent vivre par eux-mêmes, en dehors de toute volonté ? Quel rôle l’inconscient (ou peu importe comment l’on nomme cette partie de nous qui nous dirige à notre insu) peut-il avoir et comme mode de transport et comme architecte de ces contrées et des histoires qui s’y trament ? Quel positionnement face à l’écriture ? Quel rôle les littératures de l’imaginaire peuvent avoir, que peuvent-elles nous apporter tant au niveau personnel que sociétal ? Bref, revenir sur l’importance du rêve... Tout un programme de questionnements passionnants éclairés par une spécialiste du sujet et très belle plume, du gâteau bien trop vite avalé à garder dans un recoin de la bibliothèque, à portée de main !

 

 
  • mardi 10, monomanie, acte 32
Eyes wide shut
Eyes wide shut

Eyes Wide Shut, film de Stanley Kubrick, 1999

Toujours dans mon *Top 10* tout pareil ! Souvent mal aimé ce petit dernier, et pourtant ! Toujours à la frontière entre raison et passion, entre rêve et réalité, convenances et interdits, Docteur Stanley braque son microscope et nous propose une observation et analyse méthodique du désir, de la sexualité, du couple et des différents rôles qu’il endosse tour à tour — affectif, logistique, social, sexuel, amical, familial, etc... — tout en nous proposant une fable onirique / virée nocturne « au-delà de l’arc-en-ciel ». Adoptant un langage fait d’alternance entre couleurs chaudes et froides, jouant avec les ouvertures (mentales) qui s’offrent ou pas aux personnages, la mise en scène minutieuse (peut-il en être autrement ?) nous invite à ressentir l’état d’esprit des personnages et expérimenter, par leurs biais, des pans de l’existence que nous ne connaissions pas ou n’avions pas vu sous cet angle. Et c’est justement là le propos des grands textes de la littérature et des grands films du cinéma, il me semble, non ?

 

 
  • mercredi 11,
Quand sort la recluse
Quand sort la recluse

Quand sort la recluse, roman de Fred Vargas, Audiolib pour la présente édition lue par Thierry Janssen, 2017

Dans la suite des enquêtes d’Adamsberg, après Temps glaciaires que j’avais déjà beaucoup aimé, un récit qui mêle là encore Histoire et naturalisme tout en abordant de front les problématiques de violences sexuelles et de viols. Toujours très bien écrit, et ficelé (même si le début, n’ayant aucun rapport, m’a semblé un peu long pour une mise en jambes), l’écoute-lecture m’a une fois de plus été très agréable, et je n’ai qu’un seul regret : que Fred Vargas se soit arrêté là (concernant les récits policiers). Mais il m’en reste bien d’autres à découvrir, qui me permettront de revoir l’équipe d’Adamsberg comme on retrouve de vieux amis, et lire et relire les textes écrits depuis, brûlots sur la bêtise de l’humanité qui constate le désastre mais ne peut visiblement s’empêcher de continuer à tout détruire.

 

 
  • vendredi 13,
Free Guy
Free Guy

Free Guy, film de Shawn Levy, 2021

Alors oui, ce n’est pas le type de films vers lequel je m’oriente spontanément c’est vrai. Mais je ne sais plus par quel hasard le visionnage d’un extrait a attiré mon attention, un détail, m’enjoignant à découvrir le film dans sa totalité. Et je dois reconnaître que j’ai été plutôt positivement surprise, car s’il s’agit d’un film de divertissement « standard », il s’agit aussi d’une parabole certes souvent maladroite mais comportant, à mon sens, quelques fulgurances, de notre société, entre attentes sociales, monde du travail et aspirations plus métaphysiques. Certes naïf, mais je préfère de loin la naïveté au cynisme, trouvant que l’un peut nous emmener beaucoup plus loin que l’autre. Selon l’expression consacrée, « La vie est un jeu », et arriverai-je même à citer un poème attribué à Mère Teresa dans un paragraphe sur un film comme celui-ci ? Chiche ! ;)

La vie est beauté, admire-la
La vie est félicité, profites-en.
La vie est un rêve, réalise-le.
La vie est un défi, relève-le.
La vie et un devoir, fais-le.
La vie est un jeu, joue-le.
La vie est précieuse, soigne-la bien.
La vie est richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est un mystère, pénètre-le.
La vie est une promesse, tiens-la.
La vie est tristesse, dépasse-la.
La vie est un hymne, chante-le.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une tragédie, lutte avec elle.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est bonheur, mérite-le.
La vie est la vie, défends-la.
attribué à Mère Teresa

 

 
  • samedi 14, je n’en avais encore rien vu !
Smoking
Smoking
No smoking
No smoking

Smoking / No smoking, films d’Alain Resnais, 1993

S’il faisait partie de mon paysage depuis longtemps, pour avoir vu On connaît la chanson biens sûr, à sa sortie, ou encore La guerre est finie, un peu plus tard, ou encore très récemment le très hermétique L’année dernière à Marienbad (qu’il me faudra revoir bientôt !! et dont je bafouillerai à ce moment-là), qui a suscité l’envie d’en découvrir plus, je poursuis donc ma découverte, et c’est par ce double chef d’œuvre que j’ai hésité à voir à sa sortie, grand bien m’en a pris, je serais probablement passée à côté à ce moment-là. Adaptation d’une pièce d’Alan Ayckbourn (Intimate exchanges) qui explore le « Et si... » et les arborescences des multiples vies qui s’offrent à nous à chaque fois d’un choix se présente, sorte de « multivers de l’intime » avec une recherche formelle qui m’a énormément plu, en nous proposant de nous concentrer uniquement sur l’histoire, qui, que l’on fume ou pas, finira de toute façon toujours au même endroit. Aller au-delà du décor-paysage, fond peint et carton-pâte assumés, au-delà des acteurs, au-delà de l’ego même, Sabine Azéma endossant tous les rôles féminins, Pierre Arditi tous les rôles masculins, personnages s’individualisant par le jeu, la posture, le phrasé, un élément visuel d’identification et c’est tout. Pour arriver à l’essence même du récit, presque de la lecture filmée, où la vie est un drôle de théâtre.

 

Aimer, boire et chanter
Aimer, boire et chanter

Aimer, boire et chanter, film d’Alain Resnais, 2014

Dernier film de Resnais avant sa disparition la même année, troisième adaptation d’une pièce d’Alan Ayckbourn (Life of Riley), on retrouve les décors colorés, à peine suggérés, et une partie de la troupe de Resnais (Azéma, Dussolier, Vuillermoz, Lartigau, H.Girardot) qui, par couple, vit et évolue au fil du temps qui passe, tant qu’il est encore temps, dans l’ombre d’une mort qui toujours rôde. Assurément pas mon préféré, mais toujours des choses intéressantes à découvrir.

 

Mon oncle d'Amérique
Mon oncle d’Amérique

Mon oncle d’Amérique, film d’Alain Resnais, 1980

Film mettant en scène des personnages et situations croisées en vue d’illustrer les théories d’Henri Laborit, et son devenu célèbre Éloge de la fuite. Autant j’aime beaucoup, là encore, le côté formel, presque « laboratoire » et le propos sociologique rarement abordé au cinéma de cette façon, autant il m’en reste une sensation malaisante dont je n’ai pas réussi à déterminer l’origine. Cependant très heureuse d’avoir enfin découvert cette curiosité.

 

 
  • dimanche 15,
Mélo
Mélo

Mélo, films d’Alain Resnais, 1986

Arf... celui-là j’aimerais bien l’aimer, mais sitôt vu sitôt oublié, j’en déduis donc qu’il est à mes yeux oubliable.

 

De l'autre côté du rêve (Eiga Entotsu Machi no Poupelle)
De l’autre côté du rêve (Eiga Entotsu Machi no Poupelle)

De l’autre côté du rêve (Eiga Entotsu Machi no Poupelle), film de Yusuke Hirota, 2022

Ce film d’animation très poétique nous plonge dans une cité embrumée par les fumées des cheminées et qui en a oublié que les étoiles existent. Seul Lubicchi persiste à y croire en mémoire des récits de son papa, et aidé de son nouvel ami Poupelle ils vont affronter la résignation des autres. Un très chouette film sur le deuil, entre autres, mais qui, peut-être par sa facture, me laisse une sensation bizarre m’empêchant d’y adhérer totalement. Un bon moment tout de même ! :)

 

 
  • lundi 16,
Trom
Trom

Trom (Les falaises, le vent et la mort), série de Torfinnur Jákupsson et Donna Sharpe, 1 saison, 2022-en cours

Série policière sur pseudo fond écolo, je n’y ai trouvé d’intérêt que pour les paysages des Îles Féroé, et des personnage relativement attachants.

 

 
  • mercredi 18
Un Pays de fantômes (A Country of Ghosts)
Un Pays de fantômes (A Country of Ghosts)

Un Pays de fantômes (A Country of Ghosts), roman de Margaret Killjoy, 2014, 2022 pour la présente édition dans la traduction de Mathieu Prioux, Argyll

Petit roman très intéressant nous invitant à découvrir, au fil du voyage impromptu d’un journaliste en reportage, les contrées méconnues menacées par l’impérialisme du voisin, une guerre de conquête les mettant face à un danger direct et auquel il faut faire face vaille que vaille. Au gré de ses pérégrinations, lui et son petit groupe vont croiser différents villages et communautés ayant chacun une conception de l’anarchisme différente, de la société où chacun est respectueux de chacun et responsable de ses actes à la caricature du sans foi ni loi ; les forces et les écueils ; tantôt en effet pas du tout enviable, tantôt plutôt attirant sur le concept à affiner au gré des situations. Bien qu’il ne défrise pas par son invention formelle, et soit par moments plutôt maladroit, j’ai apprécié ce tour d’horizon des différentes acceptions, ou modalités, se regroupant sous le terme tout aussi méconnu d’anarchisme, qui devrait s’entendre effectivement plutôt au pluriel, ou à y voir un grand sac fourre-tout recueillant certes le pire, mais aussi, si on veut bien l’y trouver, le meilleur. Un sympathique travail de vulgarisation, un souffle de liberté et de réenchantement du monde dont on a rudement besoin !! Je recommande :) :)

 

La Dernière Reine
La Dernière Reine

La Dernière Reine, bande dessinée de Jean-Marc Rochette, 2022

Après Le loup, face à face profond entre deux habitants de la montagne, ce nouvel opus ayant pour décor le Vercors, nous propose de partir cette fois-ci pour un double voyage dans le temps : à la fois dans les temps immémoriaux d’un rapport mystique avec l’Ours transmis de génération en génération, et à la fin de la première guerre mondiale où une gueule cassée et une sculptrice naturaliste, dégoûtés par les horreurs dont l’humanité est capable vont quitter Paris pour retourner au plus proche d’une nature prodigue. Jusqu’à l’heure où la dernière représentante de cet animal totem se retrouve directement menacée. Un récit complexe aux accents de colère, tristesse, espoir malgré tout, un cri d’amour au sauvage, à la vie. « J’aurais eu besoin de l’éternité pour apprendre à aimer, pour ne pas me lasser. (p.188) » Sublime et émouvant, dur, puissant, émouvant, essentiel, malheureusement c’est la bêtise humaine qui semble l’emporter. Je recommande plus que chaudement, gros gros coup de cœur.

 

Mean Streets
Mean Streets

Mean Streets, film de Martin Scorcese, 1973

Premier long de Scorcese qui déjà nous emmène au cœur de Little Italy à New York, suivre quatre jeunes chiens fous, sous une forme presque documentaire assez proche à mon sens du cinéma de Cassavetes, et aussi très expérimental et formel... déjà du style pour un film de mafieux où je m’interroge sur leur multiplication (au moins les films de dans les années 70 et 80), ils ne font que s’entretuer ! Mais je trouve la critique de Sergent_Pepper une fois encore très intéressante et vous laisse ici cette analyse. En ce qui me concerne, le sujet ayant eu du mal à m’accrocher, alternance surprenante de vu distraitement avec cependant de grands moments de cinéma.

 

 
  • jeudi 19,
Black Hole
Black Hole

Black Hole, bande dessinée de Charles Burns, 1995, 2006 dans la présente édition, Delcourt

Alors... Black Hole, ça fait un paquet de temps que je voulais le lire ! et celui-ci m’a laissée une étrange impression. Suivant des adolescents touchés par une mystérieuse malédiction / maladie au cours d’un été des années 70. C’est bien, formellement, la recherche sur l’étrangeté, voire le glauque et la monstruosité, est intéressante et tout, rien à redire, mais je n’ai pas aimé (enfin si, le seul truc que j’ai aimé, c’est fermer le bouquin après l’avoir terminé). Beaucoup de personnages se ressemblaient et je n’ai pas réussi à les identifier clairement, rendant encore plus obscur le scénario ; je n’ai pas réussi à cerner non plus de quoi cette maladie pouvait-elle être le nom : sexualité, addiction, fin de l’enfance (ou de l’innocence ? mais n’intervient-elle pas de toute façon beaucoup plus tôt ?), SIDA, réponse D ??? J’imagine qu’il y a une volonté à perdre le lecteur pour le plonger dans un abyme (ici plutôt profond), mais à trop en faire je ne suis pas sûre que ça serve le propos, ou l’œuvre le cas échéant. Et autant je peux apprécier découvrir des univers dérangeant, glauque, qui vont me proposer un certain état d’esprit qui m’amènera à une expérience particulière, autant là j’ai eu l’impression que c’était totalement gratuit. Donc, non, vraiment pas aimé, tout en reconnaissant par ailleurs que le bouquin recèle des idées intéressantes, de l’ordre de l’expérimental peut-être (qui ici aurait dérapé).

 

 
  • lundi 23,
Sans filtre (Triangle of Sadness)
Sans filtre (Triangle of Sadness)

Sans filtre (Triangle of Sadness), film de Ruben Östlund, 2022

Ben voilà, justement ! Là le glauque on est plein dedans aussi à certains moments, mais l’image est limpide, forte, et nul besoin de se torturer l’esprit en conjectures pour comprendre. Pas sûre que ça fasse avancer le schmilblick, mais ça frappe fort et précis, c’est drôle, cynique chez les cyniques, dans un geste qui se veut pourtant gratuit (remarque, à l’inverse des comportements qu’il dénonce) car désespéré. « Les diamants sont éternels » ! Chaque plan est signifiant, porteur de symboles, le tout est bien rythmé et les 2h30 passent toutes seules, dommage que le cynisme l’emporte, mais pour cette narration, pouvait-il en être autrement ? J’avais adoré The Square, et là encore j’ai trouvé un grand moment de cinéma, une claque jouissive. Si vous avez le cœur bien accroché (ça secoue), jetez-vous dessus ! (en évitant de manger trop riche peut-être juste avant ;) )

 

La discussion est ouverte !

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.