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Journal | Mars 2020

vendredi 20 mars 2020, par LR

 
  • vendredi 6, huis-clos²
Au seuil de la vie
Au seuil de la vie

Au seuil de la vie, film d’Ingmar Bergman, 1958

C’est fou ce qu’on peut-être idiot parfois... des jours et des jours que je n’ose parler de ce merveilleux film, par une sorte de superstition, forcément irrationnelle (par définition), de peur que quelque émanation de cette fiction puisse atteindre une famille de proches amis arrivés au terme d’une bien trop longue attente et à qui je souhaite les plus belles joies que la vie peut offrir, quelles qu’elles soient. C’est con hein ! (on en a de belles démonstrations actuellement, j’suis pas la plus atteinte, ça rassure !) (quoique... 0_ô’)

Bon, retour au film. Un huis-clos. Trois femmes enceintes dans une chambre d’hôpital. À la fois dans une sorte d’enfermement et de cocon, elles-mêmes maternées, infantilisées, à partager leurs ressentis, leurs émotions, les réflexions qui peuvent apparaître à ce moment si spécial dans une vie. Au seuil, comme le titre français l’a si bien traduit. Un seuil qu’il appartient de franchir aussi bien à ceux qui n’y sont pas encore qu’à celles qui pensaient y être sans réellement en comprendre le sens et la profondeur. Le physiologique et le spirituel se mélangent beaucoup plus qu’on ne le croit sans doute de prime abord. En tout, le portrait de cinq femmes aux parcours bien différents et tout en même temps universels, et de trois hommes plus ou moins de passage. C’est fin, sensible, à fleur de peau voire au-delà. C’est du Bergman.

Un peu plus ?

 

 
  • vendredi 13, un dernier pour la route !
Tigana Santana, Jean-Luc Thomas & Bernardo Montet
Tigana Santana, Jean-Luc Thomas & Bernardo Montet

Tigana Santana, Jean-Luc Thomas & Bernardo Montet, concert-spectacle de musiciens-voyageurs, Le Roudour

Malgré la drôle d’ambiance ce soir, on revient sur les essentiels : échanger, partager, sans grande différence finalement entre la musique et la vie. Le mouvement. Le voyage. Un Breton qui s’en revient avec des airs du nord-est du Brésil dans l’oreille et nous les transmet par le souffle de ses flûtes, les cloches vadrouilleuses à la longue histoire et son regard tendre sur le monde. Un Brésilien qui balade sa voix, ses rythmes et sa guitare, entre autres, au fil des histoires et de l’Histoire, dont les moments les plus funestes ont marqué bien des vies, et bien des générations. Entre les deux le mouvement de la vie, des errances, de l’échange et du partage, s’incarnent par le danseur qui s’indétermine en embrassant toutes les nationalités, tous les genres et toutes les différences, anéantissant alors la notion même de frontière. Le tout forme un ensemble où chacun peut s’exprimer librement, sans pour autant perdre son individualité. Forcément j’ai beaucoup aimé. =)

Puis l’occasion de se rappeler à quel point tous les artistes sont essentiels à nos vies, à nos idées, à nos rêves, compagnons de nos jours et de nos soirées, de notre évolution, garde-fous indispensables à nos sociétés. Pourtant si fragiles. Compagnons de mes pensées.

 

 
  • dimanche 15, échappée belle dans les îles
Philémon
Philémon

Philémon, série de bandes-dessinées de Fred, 16 tomes, 1972-2013

En récréation, tout en restant perchée, à quelques pas du Baron, relire Philémon, ses fabuleux voyages sur les lettres de l’OCÉAN ATLANTIQUE. Entre rêve, évasion et piques à la société qui déjà ne tourne plus rond et dont on ressent la mélancolique tristesse... Une remarquable inventivité narrative et graphique. Du biscuit moelleux comme un nuage de beau temps (et parfois aussi de mauvais) en remède à la détresse du non-sens aliénant. On peut penser à Devos, il y a une certaine familiarité. C’est du Fred, pur jus. Courrez vous en procurer, c’est de la bonne ! ... et n’oubliez pas de vous perdre en route. On a beaucoup à y gagner. =)
Mais attention, de la poésie aussi pure, ça peut décoller les neurones, et surtout les idées ! j’vous aurais prévenus.

Envie de découvrir ?

 

 
  • lundi 30, des recoupements dans les arbres...
Le baron perché
Le baron perché

Le baron perché, roman d’Italo Calvino, 1957

Un jour, un jeune garçon décide de s’extraire de la société, ou au moins de prendre un certain recul, et monte dans les arbres pour ne plus en redescendre. Ce conte poético-pholisophique aurait tout pour me plaire et j’ai pourtant du mal à rentrer dedans. Le style ici employé par Italo Calvino me semble beaucoup moins aérien, je peine un peu, mais ne désespère pas de réussir à me frayer un chemin dans cette forêt de mots... (fin février)

Au fil de ma lecture, le plaisir se fait de plus en plus grand, et le voyage proposé par Calvino me plaît beaucoup. Peut-être ai-je été injuste, ai-je eu tout simplement du mal à entrer dans le roman, ou alors étais-ce une progression volontaire du style, mais ça je ne pourrai le savoir qu’à la fin !! (mi-mars)

Enfin arrivée au bout de cette lecture (fin mars, donc), pourtant pas si longue en nombre de pages, qui ne m’a pas réellement procuré le plaisir attendu. Et pourtant j’aime ce livre et les histoires qu’il réunit ; le dernier chapitre, à mon sens pivot, est très certainement la clé de ce sentiment, et peut-être penserais-je (sans me prendre pour Guitry quand même hein !! ^^) que si « le silence après Mozart, c’est encore du Mozart », le blanc après Calvino, c’est encore du Calvino...

 


Peu de sorties ce mois-ci, les événements aidant, mais aussi parce que concentrée sur l’avancée des projets, et de longues heures de mes soirées à me documenter, et aussi à regarder des vidéos sur Youtube (qui malheureusement détient une situation de quasi monopole face à Vimeo, Dailymotion ou PeerTube...).

N’empêche que la plateforme, toute discutable soit-elle, permet à de nombreux créateurs de diffuser des réalisations d’une très grande qualité. Depuis le temps que je me dis que je vais partager mes chaînes préférées, je finalise ça ce week-end ! c’est le moment ou jamais... ^^

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